mardi 22 mars 2011

La France est-elle en train de tout perdre en Méditerrannée ?


Les frappes de « la communauté internationale » s’intensifient sur la Libye et pendant que la coalition se dispute le leadership en bataillant sur la question du commandement, le colonel Kadhafi continue de vociférer de son bunker.

Dans ce blog, nous n’avons eu de cesse de rappeler à quel point nous haïssions le régime de Kadhafi. Dans chacune des percées des insurgés, nous avons prié pour qu’ils réussissent à faire tomber cette caste malfaisante et avec elle, tous les archaïsmes politiques de la Libye. Pour nous, il n’y a jamais eu d’ambigüité, le Printemps arabe doit se poursuivre partout en prenant,  si besoin, des formes propres aux histoires de chacune des nations.

Pour autant nous ne sommes pas d’accord avec cette intervention occidentale qui n’est pas sans rappeler le terrible traumatisme de la guerre d’Irak.

Même si la résolution du Conseil de Sécurité, s’inscrit dans un contexte différent de celui de la seconde guerre du Golfe, les frappes occidentales sur un pays arabe, restent toujours très difficiles a supporter, même lorsqu’elle vise, officiellement,  à éviter le massacre des insurgés de Benghazi.

Ces frappes sont, à l’évidence, une bonne nouvelle pour les insurgés mais elles ne sont, malheureusement,  pas engagées pour leur venir en aide. En vérité, cette intervention est calculée et vise essentiellement à préparer la mise sous tutelle par la France de la Libye libérée.

C’est la raison pour laquelle, les Italiens qui l’ont bien compris, se battent comme des fous pour que le commandement des opérations soit confié à l’OTAN, histoire de diluer les prétentions françaises et anticiper les aspirations hégémoniques de Paris. 

La France a perdu la confiance de la  Tunisie et de l’Egypte. Elle n’a pas celle de l’Algérie et celle du Maroc risque de lui échapper à tout moment. A l'Est, la Syrie vacille également et Israël continue de garder la confiance de Sarkozy contre les Palestiniens. Toute la rive Sud de la Méditerranée est en train de revoir ses alliances à l’aune de ses propres intérêts et dans cet aggiornamento, la France a beaucoup à perdre. Et comme à son habitude, Nicolas Sarkozy, le fantasque Président de la République Française,  s’énerve et s’impatiente, incapable de prendre la bonne décision.

Il pense que cette guerre, dans le droit fil de la doctrine électorale néoconservatrice, va lui permettre de gagner la confiance des français. Pour Sarkozy, une bonne petite guerre, va sans doute, conduire le peuple français à lui pardonner ses errements de politique intérieure… 

C’est vraiment dommage… Car après l’épisode calamiteux de la gestion diplomatique des révolutions tunisiennes et égyptiennes, il y avait tant de choses à faire pour redorer l’image de la France.

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