samedi 26 février 2011

Kadhafi..allez ouste !


Les uns après les autres, les dirigeants arabes sont engloutis par la vague de protestations qui submerge leurs états. Après la Tunisie et l’Egypte, c’est donc la Lybie du Colonel Kadhafi qui s’effondre. Qui l’eut cru ?

Après quarante deux années d’un règne sans partage, le « trône » de celui qu’il convient d’appeler le plus vieux dictateur du monde vacille sous les coups de butoir de la rue libyenne. Avec un courage sans égal, les libyens se sont donnés le droit de descendre dans la rue pour réclamer la tête de ce « golem » de la politique arabe. Mi bédouin, mi citadin, enveloppé de son turban anarchique et ne se déplaçant jamais sans sa tente, il aura été un dirigeant fantasque et particulièrement cruel. 

Auto proclamé « Roi d’Afrique », il n’a jamais reculé devant aucun superlatif pour se qualifier. Tantôt « Grand Général Arabe », tantôt «  Guide de la Révolution » il est en réalité un vulgaire petit chef d’état, régnant d’une main de fer, sur un pays gorgé de pétrole et de soleil, qui, sans lui aurait probablement été la petite suisse du Machrek.

Avec moins de trois millions d’habitants en 1985, le PIB de la Lybie avoisinait ceux des grandes nations européennes. Assise sur un pétrole abondant et de très bonne qualité, l’économie libyenne a toujours été florissante même si elle ne le devait qu’à la nature. Si elle n’avait pas été gaspillée dans le financement de la guérilla internationale et les investissements politiques sans aucun sens pour les libyens, la Libye aurait été très puissante aujourd’hui.

C’est précisément les choix absurdes du Colonel et son goût prononcé pour l’autocratie qui lui valent aujourd’hui d’être mis au ban de la Nation. Mais les gesticulations politiques du « Grand Guide » n’expliquent pas tout. Les Libyens ont, en effet, du mal à imaginer que le pays, après 42 ans de Kadhafisme, poursuive dans cette direction avec le fils pour seul horizon.  Saef El Islam est, en effet, pressenti depuis bien longtemps pour assurer la suite de son père. 

Avec un prénom pareil, nul doute que les Libyens soient prêts à se sacrifier. « Le sabre de l’Islam » était pourtant certain de reprendre le flambeau. Ayant su jouer habilement avec les occidentaux en se montrant ouvert et moderne, il avait su amadouer quelques responsables politiques d’Europe mais c’était sans compter sur la vaillance du petit peuple libyen que l’on croyait incapable de lever le moindre petit doigt.

Non seulement il a contesté le pouvoir absolu du chef mais il a refusé aussi celui, prévisible, du fils. Tous les deux ont été renvoyé dos à dos, le père doit s’en aller et le fils doit renoncer. C’est la volonté du peuple et rien ne peut entraver la marche qu’il vient d’engager vers la liberté.

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