Il y aurait beaucoup à dire sur les difficultés des diplomaties occidentales à trouver la juste posture pour qualifier et commenter les événements qui secouent actuellement le monde arabe.
Avec une délectation qui confine parfois à la gourmandise, les peuples arabes se gaussent de voir la panade dans laquelle se débattent les puissances occidentales si promptes naguère à minimiser les graves atteintes aux droits de l’homme dans ces pays.
Si la sortie de la ministre française des affaires étrangères a été tant décriée, ce n’est pas tant en raison de son caractère cynique. En vérité, les arabes se sont, depuis très longtemps, habitués aux jeux sordides de la diplomatie française. Mais là où le Quai d’Orsay se trompe, c’est quand il se montre si prudent à l’endroit des dictateurs arabes et si dociles avec ses représentants.
Dans le cas français la prudence équivaut à de la défiance. Les Français croient que la rue arabe est incapable de porter un discours de Liberté et d’Egalité.
N’en déplaise à Hubert Védrine , l’ancien sherpa de François Mitterrand qui, sur tous les plateaux de télévision, rabâche la fausse vérité selon laquelle les Français n’ont jamais rien fait pour contraindre tel ou tel régime arabe à se conformer aux positions françaises et occidentales.
Cette affirmation osée d’un responsable politique français, par ailleurs fort sympathique et assurément intelligent, a de quoi étonner parmi les manifestants de la Place Tahrir du Caire.
Comment, en effet, croire que les occidentaux ne pèsent pas de tous leurs poids pour imposer à la pauvre Egypte une position géopolitique régionale si contraire à ses intérêts ?
Dans toutes les rédactions, les diplomaties occidentales se montrent très en retrait par rapport à l’extraordinaire vent de liberté qui souffle sur le monde arabe. Cet attentisme est mal perçu par ceux , qui au péril de leur vie, ont manifesté, manifestent encore et manifesteront demain à Alger, Rabat, Amman , Damas et ailleurs.
Ne désespérons pas néanmoins de la diplomatie occidentale mais n’attendons rien, non plus, de ce coté là.
Le centre de gravité du monde bouge. Les atermoiements de la diplomatie occidentale en sont l’un des symptômes.
Nous n’y pouvons rien…
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