mercredi 16 février 2011

Si la diplomatie française savait....

Il y aurait beaucoup à dire sur les difficultés des diplomaties occidentales à trouver la juste posture pour qualifier et commenter les événements qui secouent actuellement le monde arabe.

Avec une délectation qui confine parfois à la gourmandise, les peuples  arabes se gaussent de voir la panade dans laquelle se débattent les puissances occidentales si promptes naguère à minimiser les    graves atteintes aux droits de l’homme dans ces pays.

Si la sortie de la ministre française des affaires étrangères a été tant décriée, ce n’est pas tant en raison de son caractère cynique. En vérité, les  arabes se sont, depuis très longtemps, habitués aux jeux sordides de la diplomatie française. Mais là où le Quai d’Orsay se trompe, c’est quand il se montre si prudent à l’endroit des dictateurs arabes et si   dociles avec ses représentants.

Dans le cas français  la prudence équivaut à de la défiance. Les Français   croient  que la rue arabe est    incapable de porter un  discours de  Liberté et  d’Egalité.

N’en déplaise à Hubert Védrine , l’ancien sherpa de François Mitterrand qui, sur tous les   plateaux de télévision,  rabâche la  fausse vérité selon laquelle les Français n’ont jamais rien fait pour contraindre tel ou tel régime  arabe à se conformer aux positions françaises et occidentales.

Cette affirmation osée d’un responsable politique   français, par ailleurs fort sympathique et assurément intelligent, a de quoi étonner parmi les manifestants de la Place   Tahrir du Caire.

Comment, en effet, croire que les occidentaux ne pèsent pas de tous leurs poids pour imposer à la pauvre Egypte une position géopolitique   régionale si contraire à ses intérêts ?

Dans toutes les rédactions,   les diplomaties occidentales se montrent très en retrait par rapport à l’extraordinaire vent de liberté qui souffle sur le    monde arabe. Cet attentisme est mal perçu par ceux , qui au péril de leur vie,  ont manifesté, manifestent encore et manifesteront demain à Alger, Rabat, Amman , Damas et ailleurs.

Ne désespérons pas néanmoins de la diplomatie occidentale  mais n’attendons rien, non plus,  de ce coté là.

Le centre de gravité du     monde bouge. Les atermoiements de la  diplomatie occidentale en sont l’un des  symptômes.

Nous n’y pouvons rien…


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